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Newsletter n° 878 du 26 janvier 2020
 


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SOMMAIRE

Actualités professionnelles
La Sécurité sociale
L'emploi à la Sécu
L'actualité hebdo des partenaires sociaux dans la Sécu
Recouvrement - emploi - assurance chômage
Les déclarations d'embauche de plus d'un mois en léger recul au quatrième trimestre 2019
Pôle emploi prépare la réforme de l'indemnisation et de l'accompagnement pour les "permittents"
Retraites - personnes âgées - dépendance
La réforme systémique du système de retraite présentée en Conseil des ministres du 24 janvier avec son étude d'impact
Réforme du système de retraite. Le Conseil d'État et les conseils d'administration des caisses nationales sévères avec le projet de loi
Réforme du système de retraite. L'incidence de la baisse des cotisations des cadres supérieurs
Réforme du système de retraite. L'incidence sur la capitalisation en France

Actualités générales
Actualité sociale et économique
Résultats de la consultation citoyenne sur le revenu universel d'activité
TIC santé / e-administration / services publics
21e édition des Trophées du DSI organisée par IT for Business. Véronique Puche (CNAV) doublement récompensée
Autres publications retenues

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ACTUALITÉS PROFESSIONNELLES

L'emploi à la Sécu

L'actualité hebdo des partenaires sociaux dans la Sécu
25/01/20 - Le SNFOCOS nous propose cette semaine non pas une mais deux numéros de la « Lettre de la Michodière » avec leurs suppléments Agents de Direction. Le numéro spécial (très court) du 20 janvier 2020 est consacré à la disparition de la Branche Retraite. FO et le SNFOCOS ne se résignent pas et annoncent vouloir entrer "en résistance" avec le lancement d'une pétition en ligne : " Pour le maintien de la Branche Retraite de la Sécurité sociale". Le second numéro daté du 23 janvier avec supplément ADD approfondit le sujet et annonce que le SNFOCOS a pris l'initiative d'une intersyndicale des syndicats d'ADD, de façon à échanger autour du titre 4 du projet et décider des actions à porter en commun. La réunion se tiendra le 28 janvier prochain à l'UCANSS.
L'UNSA ADOSS revient à son tour, dans un communiqué, sur le "démantèlement à la hussarde du réseau des caisses vieillesse" et s'agissant des agents de direction que le syndicat représente, souligne notamment que cette étatisation de la branche vieillesse génère d'autres questions toutes aussi sensibles : Quel sera le statut et la nature du contrat de travail des agents de direction de la Caisse nationale de retraite universelle (CNRU) , un paquebot géant des retraites aux 350 milliards de dépenses publiques annuelles, et des établissements territoriaux ? La transformation des organismes de sécurité sociale en établissement public national ou territorial aura-t-elle des effets sur les règles de mobilité existantes ?
De son côté, le SNPDOSS CFE-CGC a mis en ligne cette semaine :
- le courrier adressé à l'ensemble des agents de direction du régime général pour présenter les actions que le syndicat engage unilatéralement ou en intersyndicale pour préserver notre Institution et le devenir des personnels de la CNAV et des CARSAT appelées à être fusionnées au sein des instances de gestion du futur régime universel de retraite, CNRU et établissements locaux.
- l'avis rendu par le Conseil d'Etat sur la réforme des retraites avec en préambule une juridiction qui souligne sa nécessaire intervention pour que le gouvernement suscite en complément de l'ensemble des consultations déjà opérées, la "consultation des institutions des instances représentatives du personnel des Institutions soumises au code du travail et appelées à être supprimées ou remplacées".
Notons que le SGPC CFE-CGC se félicite dans son Info-flash du 20 janvier 2020 des avancées pour les praticiens conseils obtenues dans le cadre du protocole d'accord de l'Ucanss sur la formation professionnelle (tutorat de la FIPC est enfin reconnu et valorisé, importance de l'entretien professionnel réaffirmée).

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Recouvrement - emploi - et assurance chômage

Les déclarations d'embauche de plus d'un mois en léger recul au quatrième trimestre 2019
22/01/20 - Au quatrième trimestre 2019, le nombre de déclarations d'embauche de plus d'un mois dans le privé hors intérim diminue de 0,8 %, après une hausse de 2,2 % au trimestre précédent, annonce l'Acoss le 22 janvier. Cette évolution concerne à la fois les CDI (- 0,9 %) et les CDD de plus d'un mois (- 0,8 %). Elles restent stables dans les entreprises de moins de 20 salariés au quatrième trimestre (- 0,1 % après + 1,4 % au trimestre précédent). En effet, la diminution de 0,9 % des CDI est presque compensée par la hausse de 0,8 % des CDD de plus d'un mois. Dans les entreprises de 20 salariés ou plus, les déclarations diminuent de 1,3 % en lien avec les baisses des embauches en CDD de plus d'un mois (- 1,7 %) et de celles en CDI (- 0,9 %). Compte tenu de la modération de la croissance - la hausse du PIB est attendue à + 0,3 % sur les trois derniers mois de l'année selon l'Insee, à + 0,2 % par la Banque de France - rien d'alarmant a priori.
Sur un an, ces déclarations d'embauche augmentent de 1,4 %, sous l'effet de la progression des embauches en CDI (+ 2,2 %) et de celles en CDD de plus d'un mois (+ 0,7 %). Elles sont en hausse dans la construction (+ 2,0 %) et dans le tertiaire (+ 2,0 %), tandis qu'elles diminuent dans l'industrie (- 4,1 %).
> Les embauches de plus d'un mois diminuent légèrement au quatrième trimestre 2019 - Acoss Stat n° 301

Pôle emploi prépare la réforme de l'indemnisation et de l'accompagnement pour les "permittents"
23/01/20 - Lors de ses voeux à la presse, jeudi 23 janvier, Jean Bassères, le DG de Pôle emploi, est revenu sur le bilan de l'année écoulée : 4,3 millions de retours à l'emploi (+ 1,4 % par rapport à 2018), 75,4 % de demandeurs d'emploi satisfaits du suivi dont ils ont bénéficié (+ 2,2 points) et 84 % satisfaits par le traitement de leur dossier d'indemnisation (+ 2 points). En outre, l'organisme observe une “hausse significative” du taux de satisfaction des entreprises, qui est de 74,4 % pour 2019, contre 65 % en 2014. "Sachant que 50 % des projets de recrutement sont anticipés comme difficiles, le fait d'avoir dédié des conseillers exclusivement aux relations avec les organisations en 2016, est payant", note Jean Bassères.
Il a expliqué qu'après le premier volet de la réforme de l'indemnisation du chômage en novembre dernier (règles d'ouverture de droits), l'opérateur préparait début 2020 activement les "évolutions majeures" qui vont concerner à partir d'avril les demandeurs d'emploi alternant emploi et chômage, ceux qu'on appelle les "permittents". La principale modification concernera le calcul de l'indemnisation des personnes travaillant de manière discontinue, que l'exécutif jugeait trop favorable. Cette réforme concernera des centaines de milliers de personnes qui pourraient voir leur allocation baisser sensiblement, selon l'Unédic. "Nous allons envoyer des courriers aux demandeurs d'emploi pour les prévenir, organiser des réunions d'informations et mettre en place un site dédié", a indiqué M. Bassères.
Pour accompagner les "permittents" vers le retour durable à l'emploi, Pôle emploi va lancer une nouvelle prestation qui devrait concerner 300 000 personnes par an. Ce service sera externalisé et confié à des prestataires privés (des appels d'offres régionaux sont en cours). "Ils se chargeront pour l'institution d'analyser avec les demandeurs d'emploi, pendant une durée de 3 mois, les raisons de cette alternance, de leur proposer des ateliers, et de leur financer des formations", explique le DG. Le résultat des prestataires sera jugé en fonction du retour à l'emploi durable (CDD de plus de six mois ou CDI) deux mois après. Cela représentera un budget en année pleine de 120 millions d'euros.
Le recours à l'externalisation est "assumé" du côté de la direction de Pôle emploi, les priorités étant ailleurs (accélération des recrutements des organisations, accompagnement renforcé des nouveaux demandeurs d'emploi, mettre le digital au service de la recherche d'emploi, etc).
> Pôle emploi prépare la réforme de l'indemnisation et de l'accompagnement pour les « permittents » - Le Figaro
> Comment Pôle emploi entend aider les chômeurs et les entreprises en 2020 - Rebondir 23 janvier 2020

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Retraites - personnes âgées - dépendance

La réforme systémique du système de retraite présentée en Conseil des ministres du 24 janvier avec son étude d'impact
24/01/20 - Après deux ans de négociations et un mouvement de grève de sept semaines, la plus vaste réforme des retraites depuis 1945 a été adoptée en Conseil des ministres le 24 janvier. Ont été présentés deux textes sur le futur système universel à points de retraite - un projet de loi ordinaire ainsi qu'un projet de loi organique - accompagnés de leur très attendue étude d'impact. Le calendrier d'entrée en vigueur du nouveau dispositif est confirmé : à partir de 2022, tous les nouveaux entrants sur le marché du travail seront directement affiliés au système universel ; puis en 2025, tous les actifs nés à partir de 1975, qui auront 62 ans en 2037, les rejoindront pour la suite de leur carrière, à cheval donc sur les deux systèmes. Pour les actifs ne cotisant pas au régime général, la transition se fera sur quinze ans à compter de 2025, soit jusqu'en 2040. Le projet de loi pose des exigences financières fortes : outre un retour à l'équilibre du système actuel en 2027, sur le long terme, il fixe une règle d'or - pas question que les dépenses de pension dépassent les 14 % du PIB - et il interdit tout déficit sur cinq ans en glissement.
C'est la dernière étape avant l'examen des textes à l'Assemblée par la commission spéciale retraites à compter du 3 février - elle entamera ses auditions mardi prochain - puis leur passage dans l'Hémicycle le 17 février. La majorité espère une adoption en première lecture autour du 3 mars, soit juste avant la suspension des travaux parlementaires liée aux municipales. Le vote définitif de la réforme par le Parlement est prévu fin mai. Les syndicats opposés à la réforme des retraites ont annoncé vendredi matin qu'ils appelaient à une nouvelle journée interprofessionnelle nationale le 29 janvier, soit mercredi prochain, et à des « initiatives » les 30 et 31. Mais cette fois-ci ce sera sans la CFE-CGC, qui ne signe pas le texte. La conférence de financement du système  sera lancée le 30 janvier au Conseil économique, social et environnemental (Cese).
Grande nouveauté : l'étude d'impact complète du projet a été dévoilée lors de la présentation des textes en Conseil des ministres. Cet épais document de 1029 pages fait l'objet de premières analyses de la presse (il va falloir du temps pour l'exploiter complètement). Si cette étude comprend de nombreuses données démontrant l'intérêt de la réforme - hausse de l'âge effectif de départ s'accompagnant d'une hausse des pensions, système rendu plus redistributif, réduction des écarts de pension entre hommes et femmes, etc. -, il fait aussi état de chiffres que les opposants ne manqueront pas de brandir, souligne le quotidien Les Echos (3 articles). La baisse du poids des dépenses de retraite à 13,3 % de PIB en 2040 (contre à 13,8 % de PIB aujourd'hui) et la perspective d'un âge d'équilibre à 65 ans projeté en 2037 vont compliquer sa communication. Le futur régime universel de retraite va redistribuer les cartes pour les cotisations, et cela dès 2022, date d'entrée en vigueur du nouveau régime pour ceux qui intègrent le marché du travail. Pour 99 % des salariés du privé, il y aura un effort supplémentaire à fournir, mais marginal. Il sera plus important pour les fonctionnaires et les indépendants, mais avec des effets positifs sur leur pension à venir. Pour aller vite, une bonne synthèse est proposée par Le Point.
> Vendredi 24 janvier 2020, les deux projets de loi instituant un système universel de retraite ont été déposés à l'Assemblée nationale :
Voir les dossiers législatifs du projet de loi ordinaire et du projet de loi organique avec l'étude d'impact
> Réforme des retraites : ce que révèle l'étude d'impact du gouvernement - Le Point 24 janv. 2020
> EXCLUSIF Réforme des retraites : les chiffres de l'étude d'impact qui fâchent - Les Echos 24 janv. 2020
> Retraites : l'équilibre financier toujours incertain après la réforme - Les Echos 24 janv. 2020
> Réforme des retraites : les simulations confirment le rôle capital de l'âge pivot - Le Monde, Les décodeurs 22 janvier 2020
> Retraites : salariés, fonctionnaires, indépendants… qui va cotiser plus, qui va cotiser moins - Les Echos 21 janv. 2020
> Réforme des retraites : quels avantages pour les femmes - Les Echos 24 janv. 2020

Réforme du système de retraite. Le Conseil d'État et les conseils d'administration des caisses nationales sévères avec le projet de loi
25/01/20 - Suite à la saisine du 9 janvier 2020 et la saisine rectificative du 13 janvier 2020 portant sur le projet de loi instituant un régime universel de retraite et sur le projet de loi organique, les caisses sollicitées pour avis commencent à publier leurs premiers communiqués qui vont tous dans le même sens avec des votes majoritairement contre ou des prises d'acte. Aucun des conseils d'administration de la CNAF, de la CNAV et de la CNAM n'a validé le projet de loi gouvernemental. 
Citons l'avis rendu par les administrateurs de la CNAF qui ont particulièrement examiné des points qui concernent la branche Famille : les droits familiaux de retraites et ceux en faveur des aidants de personnes handicapées ; les dispositifs en faveur des parents : droit dès le premier enfant, prise en compte des interruptions de carrières des parents d'enfants en bas âge ; les dispositifs pour les aidants de personnes en situation de handicap, de perte d'autonomie ou malades.
Le Conseil d'Administration de la CCMSA a rendu le 21 janvier un avis défavorable sur ces projets de loi et précise que si la MSA partage les objectifs généraux de la réforme des retraites en ce qu'elle vise à établir un système universel par répartition, qui maintient des mécanismes de solidarité nationale, elle regrette cependant le manque de visibilité sur le système cible et la période transitoire, découlant du fait que de nombreuses précisions seront apportées par ordonnance. Concernant la gouvernance du futur système universel de retraite, la MSA émet un avis défavorable sur le dispositif envisagé susceptible de mettre en péril le guichet unique de la MSA. En effet aux termes du projet de loi, la gestion de la retraite par la MSA reposera sur une simple délégation de gestion consentie par la Caisse nationale de retraite universelle (CNRU) sans garantie pérenne de préservation de la gestion de la branche retraite par les MSA. Le régime agricole s'étonne ainsi que le projet de loi ne fixe pas un cadre concernant les missions des organismes en charge de la gestion des régimes de retraite légalement obligatoire et renvoie purement et simplement à une convention avec la CNRU et au décret.
Quant à la plus haute juridiction du pays, saisie le 3 janvier, son avis pour le moins sévère a été rendu public vendredi. Le Conseil d'Etat dit n'avoir pas eu le temps nécessaire pour étudier sereinement les textes de loi modifiés à six reprises durant la période d'examen. Une "situation d'autant plus regrettable" qu'il s'agit d'une réforme "inédite depuis 1945 et destinée à transformer pour les décennies à venir […] l'une des composantes majeures du contrat social". La juridiction administrative dénonce l'empressement de l'exécutif à vouloir faire passer un texte dont la « sécurité juridique » n'est pas garantie, et le recours massif aux ordonnances (29 sont prévues) qui doit permettre de passer plus vite l'étape du Parlement. Cet avis n'épargne pas non plus l'étude d'impact accompagnant les deux textes, qui ne répond pas "aux exigences générales d'objectivité et de sincérité", avec notamment des projections financières qui restent lacunaires. Enfin, les engagements auprès des enseignants ((la promesse Blanquer) sont condamnés à disparaître du texte. "Ces dispositions constituent une injonction au gouvernement de déposer un projet de loi et sont ainsi contraires à la Constitution", a estimé l'institution.
> Avis sur un projet de loi organique et un projet de loi instituant un système universel de retraite - Conseil d'Etat 24 janvier 2020
> Le Conseil de la Cnaf rend un avis défavorable sur le projet de réforme
> Le Bureau du Conseil d'administration de la Caisse centrale de la MSA rend un avis défavorable

Réforme du système de retraite. L'incidence de la baisse des cotisations des cadres supérieurs
23/01/20 - Avec la réforme du gouvernement, les cadres supérieurs ne pourront plus autant compter sur la retraite par répartition. Pour ceux qui gagnent plus de 120 000 euros par an (trois fois le plafond de la Sécurité sociale), le taux de cotisation va baisser, voire chuter, du fait de l'instauration d'un régime universel de retraite en 2025. Au-delà de ce seuil de revenu ne subsistera plus qu'une cotisation déplafonnée de 2,81 %, n'ouvrant aucun droit à pension. Ce passage de 8 à 3 plafonds de l'assiette de cotisations est vivement contesté notamment par la CFE-CGC qui dénonce l'ouverture à la capitalisation pour cette population spécifique qui concerne 300 000 personnes, dont  240 000 cadres supérieurs du privé affiliés à l'Agirc-Arrco.
Mais est-ce à la Sécurité sociale de gérer de si grosses pensions ? "Cotiser jusqu'à huit fois le plafond de la Sécurité sociale comme le font les cadres aujourd'hui à l'Agirc-Arrco, ça n'existe nulle part au monde. Déjà, 120 000 euros, c'est beaucoup pour un régime obligatoire", souligne un bon connaisseur de l'assurance vieillesse, cité par "Les Echos". Cette exception française est d'ailleurs relativement récente. La retraite complémentaire des cadres du privé se cantonnait à 4 fois le plafond de Sécurité sociale, jusqu'à ce que les partenaires sociaux décident en 1989 de doubler ce seuil afin de faire rentrer des cotisations pour remettre les comptes à l'équilibre. "En 1989, on a « braqué » la banque Agirc, sous prétexte de solvabiliser la retraite des cadres très supérieurs", souligne un expert.
Revenons aux conséquences financières de cette marche arrière de huit plafonds à trois plafonds. Car après avoir procuré des recettes inespérées au régime complémentaire, cette tranche va coûter très cher à éteindre. Le manque à gagner en cotisations annuelles à partir de 2025 a été précisément chiffré par l'Agirc-Arrco : 4,1 milliards d'euros en 2025, 4,8 milliards en 2037, 5 milliards en 2040, selon un document interne qu'ont pu lire "Les Echos". Une facture relativement élevée, même si à l'échelle du système de retraite et de ses 325 milliards d'euros de pensions, le montant est moins impressionnant. Les partenaires sociaux s'opposent à ce que l'on siphonne l'intégralité des réserves du régime (plus de 60 milliards d'euros) pour garantir les droits acquis des cadres supérieurs. Le gouvernement souhaite étaler dans le temps la baisse de cette contribution, par ordonnance, pour ne pas plomber financièrement le régime universel (on parle d'une transition d'une vingtaine d'années pour abaisser par étapes le plafond de cotisation des cadres du privé). L'exécutif évoque également l'éventualité d'une « compensation » pour les « moindres cotisations » des cadres supérieurs. Il annonce dans l'étude d'impact que "le gouvernement est habilité à aménager par ordonnance le régime social et fiscal de la retraite supplémentaire dans le cadre de versement des salariés et de leurs employeurs visant à maintenir un niveau de cotisations équivalent à celui actuellement en vigueur dans les entreprises". Une disposition qui pourrait ouvrir la voie à un nouvel assouplissement de l'épargne supplémentaire pour les salariés.
Signalons que l'Institut de la protection sociale (IPS) a publié le 17 janvier une nouvelle étude d'impact de la réforme envisagée par le gouvernement concentrée sur la mise en place des nouveaux taux de cotisations et de l'assiette de 3 PASS. Pour l'institut présidé par Bruno Chrétien (un ancien de l'EN3S), changer les assiettes des cotisations et leur lien avec les droits à retraite est une opération beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. En examinant précisément les impacts de cette réforme, l'IPS a pu constater l'ampleur des problèmes qui surgissent pour les entreprises et les salariés. "Derrière une apparente simplicité à laquelle chacun pourrait adhérer tant qu'il ne se pose pas techniquement sur le sujet, le changement prévu entraînera des conséquences dont tout laisse à penser qu'elles n'ont pas été suffisamment anticipées par les promoteurs du projet", estime le laboratoire d'idées.
> Retraites : la baisse des cotisations des cadres supérieurs sera très progressive - Les Echos 20 janv. 2020
> Retraites : la fin des cotisations sur les hauts salaires coûterait 3,7 milliards par an pendant 15 ans - Les Echos 22 janv. 2020
> Contribution de l'Institut de la Protection Sociale – Retraite universelle – Les futures cotisations des entreprises et des salariés : plus de complexité et moins de solidarité

Réforme du système de retraite. L'incidence sur la capitalisation en France
24/01/20 - Derrière l'épouvantail BlackRock, géant de la gestion d'actifs dans le monde et bouc émissaire idéal, qui a été dépeint comme l'inspirateur caché du projet de réforme des retraites, nombre d'opposants à la réforme affirment qu'elle va affaiblir le système par répartition et ouvrir grand la porte à la capitalisation (les fameux fonds de pension censés être les grands gagnants). Plusieurs articles de presse reviennent sur ce débat enflammé qui a pris un tour complotiste. Dans la réforme, le système par répartition résiste même très bien, puisqu'il va couvrir la quasi-intégralité des Français. A l'inverse des salariés à hauts revenus, qui ne cotiseront presque plus pour la retraite au-delà de 10 000 euros de salaire mensuel), les indépendants les plus aisés devront, pour la plupart, cotiser davantage qu'avant, ce qui réduira la place laissée à la capitalisation.
Historiquement, la capitalisation à la française a d'abord été le fait des syndicats de la fonction publique. Les fonctionnaires verront plutôt reculer la part de la capitalisation dans leur retraite avec l'absorption du régime additionnel de la fonction publique (RAFP), obligatoire (soit 2 milliards de cotisations en moins pour la capitalisation). La Préfon, régime supplémentaire où les cotisations sont facultatives, va néanmoins subsister et s'est transformé le 1er décembre dernier en plan d'épargne-retraite (PER) individuel.
Selon les derniers chiffres de la DREES (voir rubrique statistiques en bas de lettre), 13,1 millions de personnes détiennent, fin 2018, un contrat de retraite supplémentaire par capitalisation en cours de constitution auprès des sociétés de gestion en épargne salariale, sociétés d'assurances, mutuelles et IP. Un chiffre en légère baisse (-3,2 %). La collecte, elle, a chuté de 8,2 % en un an à 13 milliards d'euros. Ce recul s'explique par la mise en place de l'impôt à la source, qui s'est traduite par une « année blanche » fiscale et l'impossibilité de déduire ses placements de son impôt sur le revenu. Toujours en 2018, 2,6 millions de personnes ont bénéficié de versements de retraite supplémentaire, pour 7,7 milliards d'euros, un montant en hausse de 13,9 % sur un an.
La place additionnelle laissée à la capitalisation est donc ténue. "On pourrait d'ailleurs s'étonner d'un tel choix de la part du gouvernement, qui cherche à développer l'épargne retraite. Celui-ci estime que l'enjeu réside davantage dans la réorientation de l'épargne, toujours focalisée sur l'assurance-vie et l'immobilier, vers des produits et des fonds finançant les entreprises", écrit Étienne Lefebvre dans son édito (Les Echos). "Beaucoup de Français utilisent l'assurance vie ou l'immobilier pour s'assurer un complément de revenus au moment de leur retraite. Une autre forme de capitalisation, hors du spectre de la réforme des retraites", comme le souligne La Croix.
> Réforme des retraites : pourquoi la capitalisation va reculer chez les fonctionnaires - Les Echos 18 janv. 2020
> ÉDITO. Retraite par capitalisation : le faux procès - Étienne Lefebvre le 21 janv. 2020
> Ces fonds de pensions qui font peur- Alain Guillemoles - La Croix 19 janvier 2020
> En France, une capitalisation balbutiante - Mathieu Castagnet - La Croix 19 janvier 2020

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ACTUALITÉS GÉNÉRALES
Actualité sociale et économique

Résultats de la consultation citoyenne sur le revenu universel d'activité
20/01/20 - Présentée par le président de la République le 13 septembre 2018, le projet du Revenu universel d'activité (RUA) fait partie des mesures de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté menée par le gouvernement. Il consiste à réunir le plus grand nombre de prestations sociales en une aide unique qui s'adapte à la situation de la personne. Lancée par Agnès BUZYN, ministre des Solidarités et de la Santé et Christelle DUBOS, secrétaire d'Etat auprès de la ministre, la concertation sur le revenu universel d'activité a franchi une nouvelle étape le 20 janvier avec la publication de l'analyse détaillée des votes, prises de position et propositions exprimées lors de la consultation en ligne lancée le 9 octobre 2019 et la restitution des travaux collectifs menés dans le cadre des six ateliers citoyens en région.
Le succès de la consultation en ligne et des ateliers citoyens témoigne de l'intérêt porté à la réforme, se félicite le ministère dans un communiqué. Près de 11 000 propositions formulées, 82 000 votes et plus de 76 000 visiteurs ont été enregistrés pour la consultation en ligne. Le dispositif a permis une expression large de toutes les personnes concernées, près de 30 % de citoyens qui ont répondu étant bénéficiaires des aides sociales concernées.
Une forte mobilisation a aussi été au rendez-vous pour les ateliers citoyens organisés successivement à Bordeaux, Roubaix, Saint-Etienne, Besançon, Chartres et Avignon d'octobre à décembre, avec un participant sur deux bénéficiaire ou récemment bénéficiaire d'une des aides sociales susceptible d'être concernée par la réforme.
Si les Français plébiscitent les principes de la réforme, ils expriment clairement leurs exigences en matière d'équité et d'accompagnement des personnes précaires. Les Français qui se sont exprimés partagent le constat d'un système actuel trop peu lisible et valident les principes du RUA.
Parmi les points faibles du système actuel, les participants ont identifié sa complexité, son manque de lisibilité, son incapacité à assurer une vie digne pour tous et à apporter un véritable accompagnement, lorsque cela est nécessaire.
Les participants approuvent l'idée d'une fusion des prestations sociales (64 %) qui permettrait l'harmonisation des règles de leurs règles de calcul (78 %).
Sur Internet comme lors des ateliers citoyens, les contributeurs ont souhaité que le Revenu universel d'activité concerne effectivement toutes les situations de pauvreté : les jeunes de moins de 25 ans et les personnes âgées démunies notamment.
L'idée d'une prestation qui garantirait que le travail paie dans toutes les situations, et que la reprise d'une activité soit toujours couplée d'une augmentation des ressources, est aussi largement soutenue (78 %). Mais sans surprise, les internautes sont très divisés sur la question de "mettre en place un système dans lequel l'allocataire s'engage à retrouver un emploi" (43 % pour, 43 % contre, et 13 % de “mitigés”). De même, l'intégration des APL dans le RUA pose question (45 % pour, 41 % contre). L'intégration de l'AAH dans le futur système cristallise une très nette opposition, ce qui correspond à la position des associations concernées.
Les Français ont exprimé l'exigence de bâtir un système équitable, prenant en compte la situation des personnes et luttant contre le non-recours aux aides sociales. Selon les participants, le RUA devra être calculé sur la même base de ressources (78 %), selon les revenus les plus récents (74 %) et devra prendre en compte le fait d'avoir des enfants à charge (70 %). La notion d'accompagnement des bénéficiaires du futur RUA a elle aussi été jugée comme primordiale : 74 % des participants veulent qu'un accompagnement professionnel et/ou social soit mis en place immédiatement, selon la situation de la personne, et ce dès l'attribution du Revenu.
Dernière étape de cette concertation citoyenne, le jury citoyen se réunira les week-ends des 1 et 2 février et des 22 et 23 février. Son avis, public et indépendant, sera rendu à la fin du mois de février. Les résultats de cette consultation citoyenne alimenteront les travaux de la concertation institutionnelle qui se poursuivent avec toutes les parties prenantes  jusqu'en mai, menés par Fabrice Lenglart, rapporteur général de la réforme, et Vincent Reymond, délégué interministériel à la lutte contre la pauvreté. Pour l'heure, le gouvernement n'aborde pas la question du financement "car la réflexion doit se mener à budget constant", a souligné Fabrice Lenglart, rapporteur général de cette réforme. Pour autant, si au final le taux de non-recours baisse, "ce qui est souhaité", et si les jeunes sont inclus dans le dispositif, l'enveloppe budgétaire devra nécessairement en tenir compte, a-t-il ajouté. Le RUA, qui devrait concerner près de 15 millions de personnes, fera l'objet d'un texte de loi présenté au Parlement d'ici à 2021.
> Les résultats de la consultation en ligne
> Les résultats des ateliers citoyens

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TIC santé - e-administration - services publics

21e édition des Trophées du DSI de l'année organisée par IT for Business. Véronique Puche (CNAV) doublement récompensée
24/01/20 - La 21e cérémonie du « DSI(N) de l'année » s'est déroulée le 23 janvier 2020 et a vu sept DSI françaises et français et leurs équipes ainsi qu'un PDG être récompensés pour leurs projets 2019 innovants et téméraires. Le jury a remis 9 trophées, distingué huit lauréats et décerné à la plus brillante le titre de DSI de l'année 2019 : Véronique Puche, DSI de l'Assurance Retraite, Grand Prix « DSIN de l'Année » & Prix « DSI as a Service ».
Les membres du jury ont apprécié la transformation complexe de l'organisation engagée à son arrivée, en mars 2018, pour rendre la fonction SI plus efficace et plus souple, dans un contexte de réforme des retraites annoncée dès 2017 par le candidat Emmanuel Macron. Une tâche complexifiée par la distribution des équipes (plus de 1 200 personnes en tout) entre la composante nationale, à travers la CNAV, qui exerce aussi des missions d'opérateur pour d'autres organismes de la sphère publique, et la composante régionale, qui représente 28 % des effectifs de la DSI. Une transformation ambitieuse qui a été menée de manière collaborative avec les équipes sous la bannière « TOUS DSI ». Véronique Puche a dû faire face à un défi de taille pour mener cette "transformation devant permettre de garantir plus d'efficience, de cohérence, de clarté, et d'agilité", selon ses propres termes.
> Et la DSI de l'année est… - IT for Business 24 janvier 2020
> La vidéo de la cérémonie de remise des trophées, avec Véronique Puche en vedette

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Autres publications et informations retenues

Agenda

Statistiques - chiffres - classements - prix

Nominations - mouvements - récompenses - Indiscrétions - marchés - partenariats

Projets de loi

Justice

La vidéo de la semaine

Rapports - études - dossiers - avis - notes

Communiqués, points de vue, analyses politiques, faits divers, enquêtes

Le hit des liens les plus cliqués de la lettre 877 du 19 janvier 2020

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>>> CLAP DE FIN ! C'est avec une grande émotion que je conclus ce dernier numéro de la lettre annuaire-secu, mettant ainsi fin à une carrière de 49 ans au service de la Sécurité sociale. Il ne me reste plus qu'à remercier tous mes lecteurs et abonnés pour leur incroyable fidélité durant ces 20 ans passées ensemble, semaine après semaine. J'ai consigné tous vos témoignages dans un recueil, le plus beau des cadeaux pour cette seconde retraite, cette fois-ci définitive. Un autre remerciement est adressé à trois sponsors qui m'ont permis de vous proposer cette lettre indépendante en sus de mes activités professionnelles en CPAM, à savoir le groupe VIDAL, l'EN3S (déjà) et enfin le cabinet Opta-S.
A partir de la semaine prochaine, je vous laisse dans de bonnes mains, celle de l'équipe de documentalistes de l'EN3S, qui reprend le flambeau avec un nouveau titre : Secuhebdo.


Newsletter réalisée par Gérard Bieth - © www.annuaire-secu.com - Le portail indépendant des agents de la Sécurité sociale
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